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Musée National

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Près du complexe de S. Vitale se trouve le Musée National, qui a été installé dans les bâtiments de l'ex Monastère bénédictin. On y accède par la rue Fiandrini, au bout de la rue S. Vitale, en passant sous un arc.

Dans le premier grand cloître aux colonnes jumelées, érigé en 1562 sur un dessin d'Andrea Da Valle, on a rassemblé des monuments sculptés et archi tectoniques d'époque romaine, paléochrétienne, byzantine, romane, gothique, Renaissance et baroque. Parmi les pièces les plus intéressantes se trouve un sarcophage datant du début du Ve siècle après J.C., dit de la «Traditio Legis» ainsi que quelques grands chapiteaux du début du VIe siècle, ornés de feuilles d'acanthe et provenant d'une antique église théo-doricienne: un d'entre eux porte encore le monogramme du roi Goth, et précisément l'inscription «Theodericus Rex».

Dans le deuxième cloître, aux arcades harmonieuses, en 1950, on a accroché aux parois des pierres sculptées et des pierres portant des épigraphes. Les inscriptions latines se rapportent pour la plupart aux «classiares», c'est-à-dire h i\ soldats qui étaient enrôlés dans la flotte romaine en garnison à Classe, le fameux port de Ravenne; des ces insu iplions, outre les noms des soldats et des villes dont ils cl nient originaires, on apprend aussi certaines nouvelles mneenant les années passées en service, leur grade et leur qualification, ainsi que les noms des navires sur lesquels il lurent embarqués.

Parmi les stèles funéraires dont certaines présentent plusieurs séries de portraits, il faut remarquer celle du 1er siècle après J.C., appartenant à Publius Longidienus qui y esl représenté en train de terminer la construction d'un balenìi.

Remarquable est la sculpture communément nommée «Apothéose d'Auguste», qui remonte à la première moitié île T1 siècle et qui représente quelques membres de la famille Jules César-Claudia, parmi lesquels se trouvent Auguste et Livia.

A côté de cette célèbre sculpture s'ouvre une petite salle dans laquelle on a rassemblé tout le matériel architectoni-quc et ornemental qui subsiste aujourd'hui de la «Porte Aurea» qui fut percée par l'Empereur Claude en 43 après J.C. dans les murs d'enceinte de Ravenne et que les Vénitiens dépouillèrent en 1582.

Près du guichet on arrive à une grande salle (ex-réfectoire du monastère); en 1965 on a placé au centre de son pavement une mosaïque provenant des environs de l'église Saint-Sévère dans la zone de Classe. Sur les murs les plus courts on a rassemblé des fresques du XIVe siècle arrachées à la voûte en calotte de l'abisde de l'église Sainte-Claire et une grande toile de Luca Longhi, récemment restaurée, représentant la dernière Cène.

Aux petites salles supérieures du Musée on accède par un grand escalier dessiné à la fin du XVIIIe siècle par Benedetto Fiandrini et placé entre le premier et le second cloître. Dans ces pièces on a exposé des bronzes, des marbres, des vitres, des monnaies, des médailles, des icônes, des étoffes, des armes, des ivoires, des céramiques et l'ameublement d'une pharmacie du XVIIIe siècle.

Très intéressants sont quelques hermès en marbre représentant des personnages grecs, qui ont été trouvés entre 1936 et 1938 dans la mer Adriatique à 6 km au large de Marina di Ravenna, ainsi que les transennes du VIe siècle, sculptées à jour et provenant de l'église de Saint-Vital et la Croix en bronze, qui, jusqu'en 1911, surmonta le toit de la

même église. La plus précieuse des étoffes est celle qui da-ic du IXe siècle, de type sassanide, et qui représente des lions: elle fut retrouvée dans la tombe de Saint-Julien à Rimini. Parmi les ivoires fort remarquables qui remontent .m VT siècle après J.C., il y a une petite plaque d'art copte représentant Apollon et Daphne et un dyptique dit de Murano, d'origine égyptienne. Parmi les céramiques ne mancine nt pas d'excellents exemplaires provenant des fabriques de Deruta, Faenza, Urbino et Castelli.

Au fond du couloir où s'alignent les salles du Musée, on descend à gauche l'escalier qui mène à l'entresol (riche collection numismatique) pour arriver au rez-de chaussée à Tex Tinazzara (cellier) des moines. Par la porte à gauche on accède à un long local voûté où sont rassemblés objets provenant des fouilles de S. Croce e des nécropoles dans les environs de Classe. A la fin de la visite on sort dans la cour devant Galla Placidia, où se trouvent les restes des «Bagni del Clero» (Bains du Clergé), qui ont été récemment retrouvés près du Baptistère de la Cathédrale. Il s'agit probablement de constructions ayant appartenu à l'ancien évêché dont parle le protohistorique Andrea Agnello.

 

Dans l'exécution de cette mosaïque, on distingue nettement deux phases stylistiques. A la première qui est caractérisée par plus de vigueur appartiennent le médaillon central, le trône et les figures de Saint Pierre, de Saint Paul et de l'Apôtre qui suit ce dernier. A la seconde phase qui est de peu postérieure et qui est caractérisée par des compositions chromatiques plus amples et plus délavées, appartiennent les neuf autres figures d'Apôtres.

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Le port de Ravenne

Le port traditionnel de Ravenne, datant du premier siècle avant JC quand Auguste disloqué l'une des deux flottes impériales en vertu de la situation géographique favorable de la ville. Le port a continué à être actif même après la crise du troisième siècle de notre ère et réunis à nouveau dans la splendeur byzantine, comme en témoignent les mosaïques de la basilique Saint- Apollinaire Nuovo.

L'histoire du port a ensuite été marquée par l’ensablement, les inondations et les changements nécessaires sur une autre boucle de la lagune qui entoure la ville. Cette situation et la baisse des siècles plus tard, fini l'intérêt des États pontificaux, de sorte que, en 1738, il a commencé ses activités le port Corsin (ainsi nommé en l'honneur du pape Clément XII), un canal qui serpente de la mer à la ville pour plus de 11 km.

Le décollage du port de Ravenne et un important port d’importance économique internationale a eu lieu seulement dans la dernière guerre, qui coïncide avec le règlement sur ​​les rives du canal Candia no d'un centre d’industries pétrochimiques lié à la découverte d'importants gisements de méthane dans les eaux au large de la ville de Ravenne. Avec la crise du pétrole des années 70, enfin, d'approfondir les caractéristiques commerciales de l’aéroport.

Aujourd’hui, le port de Ravenne est un grand établissement peut offrir la gamme la plus complète de services pour tous les types de marchandises. Il est une réalité dynamique, l'objet d’importants investissements publics et privés visant à améliorer les installations d’infrastructure, d'élargir et de se spécialiser dans le même temps l'offre de services pour atteindre des normes toujours plus élevées de qualité .

 

 

 

 

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Saint Vital

L'historien de Ravenne, Andrea Agnello, qui a vécu dans la première moitié du IXe siècle, en parlant de l'église de Saint-Vital, affirme qu'aucune autre église érigée en Italie jusqu'à présent ne peut soutenir la comparaison avec elle. En effet l'architecture de Saint-Vital apparaît un véritable prodige car en elle se fondent admirablement soit la rigueur de la science de la technique, soit l'audace des formes structurales, soit l'exaltante splendeur des éléments ornementaux.

La construction de l'église fut commencée en 526 quand Ravenne était encore sous la domination des Goths, par l'évêque Ecclesius, grâce au financement de 26.000 pièces d'or fournies par Giulianus Argentario. Plutôt que l'architecté le de l'édifice même, ainsi que l'a affirmé quelque expert, on doit le considérer comme un simple banquier privé, fort riche, bien qu'on ne doive pas complètement écarter l'hypothèse qu'il ait pu être chargé par Justinien d'une mission secrète, à caractère diplomatique, destinée à préparer la conquête de Ravenne par les Bysantins.

I ,a construction fut terminée au printemps de l'an 547, ou, pins tard de l'an 548. L'édifice, bâti en briques longues et plates dites «giulianei» parce qu'elles provenaient pour la plupart des fabriques de Giuliano Argentario, a une forme concentrique. C'est un octogone qui, à l'extérieur, se présente en deux corps principaux, dont l'un, au centre, est surélevé pour protéger la coupole, montrant ainsi claire-

Saint-Vital: «Paliotto» de l'autel ment sa simple articulation géométrique, mise en valeur par les lisses surfaces de ses côtés; au centre de chacun s'ouvre une grande fenêtre voûtée. La partie inférieure est plus mouvementée: elle présente deux rangées de fenêtres séparées par une petite corniche en dents de scie, qui, de l'extérieur déjà, sugère la division interne à deux étages de la galerie perimetrale. Le long de chaque côté, alternant avec les fenêtres, s'élèvent jusqu'au toit deux pilastres complètement lisses, qui, unis aux contreforts saillants élevés en correspondance de chaque arête, servent de renforcement et remplissent en même temps une fondation de caractère ornemental. Seuls les deux côtés sur lesquels s'ouvre l'antique atrium rectangulaire «en forceps» (c'est-à-dire en exè-dres opposées) visible du second cloître du proche Musée National, échappent à cette disposition ainsi que le côté où s'ouvre l'abside. Cette dernière, en forme de demi-hexagone, est flanquée de deux niches et de deux sacristies circulaires: ainsi, se forme un jeu de volumes, fragile et mouvementé, caractérisé par un rythme ascendant.

A l'intérieur d'une suggestive beauté, on aperçoit immédiatement dans la zone médiane huit gros pilastres: dans leur élan bien déterminé vers le haut ils parviennent à embrasser toute la hauteur du matronée et soutiennent la coupole ornée de nos jours de fresques exécutées sur le déclin du XVIIIe siècle par S. Barozzi, U. Gandolfi et G. Guaranà. La coupole présente la particularité d'être formée d'une double série de petits tubes de terre cuite, en forme de seringue, groupés en anneaux encastrés les uns dans les autres. De cette façon le poids de la couverture par rapport à sa masse est relativement léger et exerce une faible poussée sur les murs de soutènement.

Les hauts pilastres unis entre eux par des loggias ouvertes qui sont divisées en deux étages superposés de triples arcades séparent le corps central du déambulatoire annulaire beaucoup plus sombre. Il se crée ainsi un effet délicatement pictural mis encore plus en relief par la concavité des loggias,

qui, ouvertes et par conséquent dématérialisées, montrent grâce aux propriétés de l'atmosphère, l'évidente tendance de l'espace à rayonner et à se multiplier; l'espace y est rythmiquement scandé par les surfaces des piliers et il en résulte ainsi une vivace alternance de pleins et de creux, de lumières et d'ombres.

Le jeu varié des masses et des lignes architectoniques semble converger, pour trouver un temps de pause, vers le vaste espace de la tribune où s'accentue la décoration musive et où les marbres, les stucs, les chapiteaux ajourés, les coussinets et les marqueteries entourant le presbytère de l'abside s'harmonisent admirablement grâce à leur polychromie avec l'ensemble symphonique des couleurs

La voûte d'arêtes du presbytérium, à courbure très élevée, présente à son sommet une couronne dans laquelle, sous le fond d'un ciel étoile, se détache l'Agneau mystique. Vers cette couronne convergent, le long de la ligne ascensionnelle des arêtes, quatre luxuriants festons de feuilles et de fruits ainsi que les bras des Anges qui se trouvent au centre des quatre arêtes de la voûte, entourés de volutes d'acanthe verte où niche une grande variété d'oiseaux. De chaque côté des grands triforiums supérieurs, on peut voir, au milieu d'un paysage rocheux, égayé en bas par de petits lacs et des animaux aquatiques, les Évangélistes, ayant au-dessus d'eux leurs respectifs symboles.

Plus bas, dans la grande lunette de la paroi gauche, sont représentés deux épisodes appartenant à la vie d'Abraham: l'accueil offert aux trois Anges venus lui annoncer la naissance de son fils Isaac, engendré par sa femme Sarah, malgré son âge avancé; le sacrifice de ce même fils qu'Abraham, obéissant aux ordres divins, va accomplir: la main de Dieu est déjà apparue parmi les nuages et est prête à retenir son bras armé d'une épée et levé dans le geste de frapper. Dans la lunette de la paroi de droite sont représentés, à côté d'un autel recouvert de draps liturgiques, les sacrifices d'Abel, qui, vêtu de pauvres peaux immole un jeune agneau, et celui de Melchisédech, le roi-prêtre, qui, habillé de vêtements pontificaux, tient un pain dans ses mains levées.

F7.n haut, à côté de la première lunette on peut voir Moïse recevant les tables de la loi sur le Mont Sinaï, à gauche de la seconde lunette, on voit Moïse délaçant ses sandales pour entrer clans le buisson ardent dont les flammes ne brûlent pas.

Ces mosaïques du presbytère se distinguent par une force narrative, par un sens bien marqué de naturalisme et de vie, car, derrière les personnages, autour d'eux, quelles que soient leurs attitudes, apparaît toujours le paysage, vibrant d'atmosphère.

Saint-Vital: la décoration musive de la paroi Sud du presbytère

On remarque une caractéristique différente dans les mosaïques de l'abside où les figures raides, immobiles et représentées de face, se projettent sur un fond d'or continu qui ne crée pas d'espace mais qui pose les personnages sur un plan saturé de haute transcendance.

Dans le bassin absidal, le Rédempteur, jeune et imberbe, vêtu de pourpre, est assis sur un globe azur, symbole de toute la Création, tandis que deux Archanges, ses gardes célestes, se tiennent à ses côtés. Venant de gauche le martyr Saint-Vital - à qui est dédiée l'église - s'approche de Lui pour recevoir sur ses mains voilées de la chlamyde la couronne de la gloire. De droite au contraire avance l'évêque Ecclesius, offrant au Christ le modèle de l'église qu'il fit construire.

A cette scène de théophanie s'opposent en bas les deux fameux panneaux qui se font face: ils offrent deux scènes qui représentent la cérémonie de l'offrande impériale à l'église, offrande d'objets du culte, c'est-à-dire, la patène et le calice^ destinés au sacrifice de la Messe, de la part de Justinien à gauche, et de Théodora à droite.

L'Empereur suivi de dignitaires civils et de soldats de g,ar(îe CSt Précédé d'ecclésiastiques parmi lesquels apparaît l'évêque Maximien, seul personnage marqué par son nom; il est présenté de face et a la tête ceinte d'une auréole indiquant la puissance reçue de Dieu.

L'Impératrice est précédée de deux ministres et suivie d^un groupe de dames de la cour, au port aristocratique, vêtues de somptueux et éblouissants vêtements en soie; elle est parée de nombreux bijoux et porte un manteau pourpre dont l'ourlet est bordé d'une broderie en or représentant l'offrande des Rois Mages apportant leurs dons.

C'est surtout dans ces deux panneaux de la partie inférieure de l'abside que la décoration musive de Saint-Vital se résoud en un fascinant rythme plein de musicalité et en une apothéose d'étincelantes couleurs; il est facile, en les admirant, d'évoquer la splendeur de l'antique cour de Bysance.

Mausolée de Galla Placidia

Auguste Galla Placidia, fille de Théodose II, d'abord épouse d'Ataulphe et ensuite de Constance III, après la mort de son frère, l'Empereur Honorais, en 424 après Jésus-I Imst, prit la direction de l'empire au nom de son fils Valentinien III, encore adolescent; ainsi de Constantinople où elle vivait alors, elle alla s'établir à Ravenne. Femme d'une fermeté extraordinaire et d'une grande piété, elle fit Construire dans sa nouvelle résidence plusieurs édifices cul-I u cl s parmi lesquels l'église cruciforme de Sainte-Croix; aux extrémités du narthex de cette élise elle fit élever deux petites constructions, elles aussi en forme de croix. De ces petites constructions, après les transformations subies par l'église à la suite de la suppression de ses deux bras latéraux et de son narthex, (il fallait laisser place à une rue à cet endroit même) il reste encore aujourd'hui, intègre dans sa structure et complètement isolée, celle de droite, connue de nos jours sous le nom de Mausolée de Galla Placidia. Cortesi, en 1967, grâce à des sondages exécutés avec une sonde à main, a pu relever le plan de la construction opposée, située à l'extrémité gauche du narthex.

La tradition qui remonte à l'époque du haut Moyen Age affirme que l'Auguste Impératrice est ensevelie dans l'actuel édifice en forme de croix mesurant 12m,75 sur 12m,25; la critique historique moderne ne partage pas cette opinion, car, Galla Placidia étant morte à Rome en 450, a dû certainement être ensevelie dans le mausolée nobiliaire de la famille de Théodose dans Saint-Pierre du Vatican, où, entre autre, quelques mois avant de mourir, elle avait fait transporter de Constantinople la dépouille de son père.

Il est donc fort probable que la pieuse Souveraine a eu l'intention de faire construire l'édifice ravennate réellement

pour en faire un Mausolée impérial, mais il est difficile d'affirmer qu'elle y soit ensevelie de facto.

A la suite du lent mais constant affaissement du sol vers le bassin hydrique, le Mausolée s'est enfoncé d'un mètre cinquante environ: ainsi n'apparaît-il pas dans ses mesures originales puisque sa hauteur a été diminuée.

Ainsi que dans toutes les autres antiques constructions sacrées de Ravenne, l'organisme architectonique de ce sa-cellum, qui date du second quart du Ve siècle, présente à l'extérieur une modeste structure en briques, et sauf sur la façade qui constituait l'extrémité sud du narthex de l'église de Sainte-Croix, une suite rythmique et ininterrompue de légères arcades qui enjolivent l'édifice. Au coin où se croisent les bras de la croix, s'élève une petite tour carrée qui abrite une petite coupole à l'intérieur.

L'extrême simplicité de la structure des murs extérieurs

Mausolée de Galla Placidia: détail de la voûte

ne laisse certainement pas deviner la somptuosité de la précieuse ornementation intérieure, consituée dans le bas par un haut socle de marbre jaune (socle presque entièrement refait entre 1898 et 1902) et en haut par un revêtement de mosaïques qui s'adapte à merveille à l'architecture et qui dans son ensemble est remarquablement bien conservé.

Ia gamme chromatique dont le fond est un bleu indigo Intense sur lequel se détachent harmonieusement des tons gris-blanchâtres, dorés et bleus, ravivés par quelques sombres touches de rouges, de verts et de jaunes, crée une al mosphère délicate et discrète qui fait naître chez le visiteur une impression d'intense étonnement et de véritable en-chantement, d'autant plus que la lumière qui filtre à travers les plaques d'albâtre des petites fenêtres, est chaude et dorée.

Dans la coupole, au-dessus des quatre symboles ailés des Evangélistes, à savoir le Lion (Saint-Marc), l'Aigle (Saint-Jean), le Veau (Saint-Luc), l'Homme ailé (Saint-Mathieu) émergeant de minces nuées multicolores - se déroule un ciel nocturne piqué de 570 étoiles d'or, qui, en cercles concentriti ues, tournent autour d'une croix latine dorée, symbole de la Rédemption, occupant le sommet de la calotte.

Dans les quatre lunettes du tambour soutenant la coupole et entourées d'une bande ornementale, sous de gigantesques treilles en forme de coquilles renversées apparaissent huit figures blanches d'Apôtres en train d'acclamer; parmi eux sur le côté on peut reconnaître par leurs caractéristiques traits iconographiques, Saint Pierre qui tient une clé de la main gauche et Saint Paul. Les quatre autres figures d'Apô-t res composant le collège apostolique sont disposées deux par deux dans les voûtes latérales sur d'élégants chandeliers en forme de plantes au milieu d'une exubérante frondaison de sarments de vigne.

Les deux lunettes qui s'arrondissent au fond des deux branches courtes de l'édifice présentent le sujet d'une même composition symbolique: deux cerfs assoiffés s'avancent dans un déploiement symétrique de volutes d'acanthe vers un petit lac d'eau ondoyante entouré d'herbes. C'est là une scène hautement symbolique parce qu'elle évoque un passade du Psaume (XII, 1-2) qui dit «Comme le cerf recherche l'eau de la source, ainsi, mon Dieu, mon âme te désire-t-ellc».

Les voûtes des branches qui constituent l'axe de l'édifice sont recouvertes de mosaïques qui donnent l'impression d'un moelleux tapis oriental, couleur indigo, sur lequel se détachent des corolles de fleurs blanches et rouges et de petits globes d'or.

Sur la lunette faisant face à l'entrée est représenté Saint Laurent, qui, muni des attributs propres à l'ordre diaconal auquel il appartenait, c'est-à-dire le livre de Psaumes et la croix sur l'épaule, s'avance vers un grand gril léché par les flammes, l'instrument sur lequel on croit qu'il a subi le martyre. A côté se trouve une petite armoire dont les battants ouverts laissent entrevoir quatre livres reliés en rouge et placés sur deux tablettes; il s'agit des quatre Evangiles puisque, respectivement au-dessus de chacun d'eux, sont marqués les noms des Evangélistes. Le tympan qui surmonte la porte d'entrée est dominé par l'aimable figure du Bon Pasteur au milieu de son troupeau.

Le Christ revêtu d'une tunique d'or et d'un manteau pourpre, la tête ceinte d'une grande auréole, est assis de ( i ois-quarts sur un gros rocher. De la main gauche il s'appuie contre une haute croix et de la main droite il attire à lui une des six brebis qui se trouvent à ses côtés. Elles se tournent toutes vers lui dans un paysage champêtre animé d'arbres, d'herbes et de buissons, immergé dans une faible clarté matinale se dégradant en bleu clair comme des lambeaux lointains de ciel. Là l'apollinienne figure du Christ vers laquelle convergent les lignes directrices de tout l'ensemble de la composition offre un caractère tout particulier par suite du mouvement opposé du visage et du bras droit. Actuellement l'intérieur du Mausolée renferme trois sarcophages en marbre bien caractéristiques de l'art ravennate. Celui qui se trouve au fond sous la lunette décorée de l'image de Saint Laurent a des dimensions imposantes et un couvercle à deux rampants avec des socles angulaires. Au centre de la façade antérieure et de la façade postérieure se trouve un panneau rectangulaire anse, dépourvu pourtant d'une quelconque inscription: c'est là le sarcophage communément attribué à Galla Placidia.

Le sarcophage de la fin du Ve siècle, placé dans la branche gauche du Mausolée est considéré comme étant celui de Constance III, second mari de Galla Placidia. Au centre de la paroi frontale se détache l'Agneau mystique sur une colline d'où naissent les quatre fleuves symboliques du Paradis, au milieu des deux autres agneaux, symbolisant les Apôtres et de deux palmes symbolisant les justes.

Le sarcophage que l'on attribue au début du VIe siècle et qui se trouve dans la branche droite du Mausolée serait celui de Valentinien III, fils de Galla Placidia; il est muni d'un couvercle hémicylindrique orné d'écaillés. Sur sa paroi frontale s'alignent trois édicules contenant une croix: devant la croix centrale sur les branches de la laquelle sont posées deux colombes, se détache l'Agneau mystique sur la colline. I lue analogue composition mais seulement à l'état d'ébauche marque la paroi extérieure

 

Eglise de Saint Esprit

Ce fut là, en toute probabilité, le premier édifice cultuel érigé par Théodoric à Ravenne, après avoir conquis la ville en 493; il voulut donner à son peuple qui était arien, des églises distinctes de celles des catholiques. Il dédia cette église à la Résurrection du Seigneur. Après avoir chassé les Goths, les catholiques reprirent possession de l'église et la réconcilièrent au culte en la consacrant à Saint-Théodore, martyr d'Amasea. Plus tard elle fut dédiée au Saint-Esprit.

Abstraction faite du rehaussement, par rapport au niveau primitif, d'lm,82 du pavement et de toutes les colonnes, l'intérieur de l'église, très lumineux d'ailleurs, conserve les caractéristiques architectoniques qu'elle avait à l'origine. Elle est divisée en trois nefs par deux rangées de sept colonnes chacune: ayant 26m41 de longueur et 16m,99 de largeur, elle présente un espace de profondeur limitée, de sorte que, sous cet aspect, elle rappelle les proportions d'une autre église arienne à Rome, celle de Saint-André-des-Goths.L'ambon en marbre qui est placé environ au centre de la rangée droite des colonnes est aussi de l'époque de Théodoric.Le plafond à caissons dorés de la nef centrale fut exécuté, cachant les précédents chevrons, peu avant la moitié du XVIe siècle, époque à laquelle remonte aussi le petit portique situé devant la façade.

Au fond de la nef droite on conserve une grande toile du peintre originaire de Forlì, Livio Agresti, représentant les «Vescovi Colombini», qui furent ainsi appelés parce qu'on crut que leur élection à l'épiscopat ravennate fut indiquée par la Colombe du Saint-Esprit.

Batistére des Ariens

A peu de distance de la Cathédrale des Ariens s'élève, enfoncé de 2m, 25 dans le sol, le Baptistère des Ariens que Théodoric fit construire en fonction de l'église, probablement dans les dix dernières années du Ve siècle. De même que le Baptistère de la cathédrale catholique, cet édifice est Constitué par un octogone et présente quatre petites absides qui alternent avec les côtés. A l'origine il était entouré, le long de ses sept côtés, d'un promenoir dont le périmètre est Aujourd'hui délimité par une clôture.

Peu après la moitié du VIe siècle, alors que Justinien rendit aux catholiques les édifices cultuels que les Ariens avaient pris, ce Baptistère perdit sa fonction et fut transformé en église qui prit le nom de Sainte-Marie-en-Cosmédin.

La décoration mussive de la coupole qui est construite en briques reprend en les simplifiant les motifs de celle du Baptistère catholique: le médaillon central est entouré d'une seule bande concentrique au lieu de deux.

Dans le disque qui se trouve au sommet, est représentée la scène du baptême du Christ. Le Christ a à sa gauche Jean Baptiste qui accomplit le rite en posant sa main droite sur la tête du Sauveur et il est immergé à mi-corps dans les eaux du Jourdain, personnifié par un vieux personnage austère, assis près d'une vasque d'où sort l'eau du fleuve. Il est caractérisé par deux attributs de divinités aquatiques: une branche de roseau vert qu'il tient à la main et deux pinces d'écrevisse qui surmontent sa tête.

La bande qui entoure le médaillon représentant la scène du Baptême s'orne du cortège des douze Apôtres, qui, en double rangée, conduits par Saint Pierre et par Saint Paul, s'avancent vers un trône, symbole de la souveraineté du Christ, surmonté d'une croix. Tous les Apôtres, séparés les uns des autres par un palmier et se détachant sur un fond abstraitement doré, portent sur leurs mains voilées une couronne incrustée de pierres précieuses, sauf Saint Pierre qui a les clefs en main et Saint Paul qui porte un parchemin roulé.

Dans l'exécution de cette mosaïque, on distingue nettement deux phases stylistiques. A la première qui est caractérisée par plus de vigueur appartiennent le médaillon central, le trône et les figures de Saint Pierre, de Saint Paul et de l'Apôtre qui suit ce dernier. A la seconde phase qui est de peu postérieure et qui est caractérisée par des compositions chromatiques plus amples et plus délavées, appartiennent les neuf autres figures d'Apôtres.

 

 

 

 

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