Principes actifs et propriétés
Les fines herbes ne sont habituellement pas consommées en grande quantité. Utilisées comme assaisonnements, elles ne peuvent donc pas procurer tous les bienfaits santé qui leur sont attribués. Reste que l’ajout de fines herbes aux aliments, de façon régulière et significative, permet de contribuer, ne serait-ce que de façon minime, à l’apport en antioxydants de l’alimentation. Par contre, la consommation de fines herbes à elle seule ne peut répondre aux besoins en antioxydants du corps.
La majorité des études sur les fines herbes ont été réalisées chez l’animal à partir d’extraits de la plante. L’extrait est utilisé afin d’être en mesure d’isoler et de concentrer les principes actifs, ainsi que pour comprendre les mécanismes d’action. Chez l’humain, il est difficile d’évaluer les effets santé de la consommation de fines herbes puisque les quantités consommées sont généralement faibles.
Antioxydants. Les antioxydants sont des composés qui réduisent les dommages causés par les radicaux libres dans le corps. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans l’apparition des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies liées au vieillissement. Quelques chercheurs ont évalué la capacité antioxydante des fines herbes et tous s’entendent pour dire que les fines herbes fraîches démontrent une capacité antioxydante non-négligeable, parfois même plus élevée que celle de certains fruits et légumes1-3. Cela démontre qu’effectivement, l’ajout de fines herbes de façon régulière dans l’alimentation contribue à l’apport en antioxydants. Dans une étude, la capacité antioxydante de la sauge a été estimée comme étant la plus élevée parmi six fines herbes 1 . L’acide carnosique4 et l’acide rosmarinique3 seraient les principaux composés antioxydants retrouvés dans la sauge.
Une récente étude effectuée chez des rongeurs a démontré que la consommation d’infusions de sauge séchée pendant deux semaines par ces animaux augmentait de façon significative l’activité d’un enzyme antioxydant produit par le foie5. L’infusion était composée d’acide rosmarinique et de lutéoline, deux composés phénoliques exerçant des effets antioxydants. L’effet potentiellement bénéfique sur le foie, que confère aux animaux l’infusion de sauge, mérite d’être davantage exploré dans de futures études.
Effets sur les lipides sanguins. La consommation d’un extrait de feuilles de sauge diminuerait les triglycérides chez l’animal. Rappelons que les triglycérides sont des lipides en circulation dans le sang et qu’ils peuvent devenir un facteur prédisposant à la maladie cardiovasculaire lorsqu’ils sont présents en grande quantité. Les auteurs de cette étude ont identifié plusieurs composés actifs dans la sauge, mais seul l’acide carnosique a démontré un effet hypotriglycéridémiant. Ces résultats devront être validés chez l’humain.
Maladie d’Alzheimer. Une étude d’intervention a démontré que des extraits de sauge administrés pendant quatre mois à des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer améliorait les fonctions cognitives et diminuait l’agitation, comparativement aux personnes ayant reçu le placebo 7. La sauge serait efficace pour le traitement des cas légers et modérés de la maladie. Les mécanismes proposés pour expliquer ces effets comprennent l’amélioration de la transmission de l’influx nerveux dans le cerveau ainsi que la diminution du stress oxydatif et des réactions inflammatoires 8.
Effet sur la glycémie. Dans le cadre d’une étude exploratoire effectuée chez l’animal, l’administration d’un extrait de sauge a diminué jusqu’à 30 % la glycémie (taux de glucose dans le sang) de souris modérément diabétiques et non-diabétiques 9. Chez les souris ayant un diabète grave, la sauge n’a pas eu d’effet hypoglycémiant significatif, démontrant ainsi que l’extrait de sauge requiert la présence d’insuline pour exercer une régulation à la baisse du glucose sanguin. Il n’est pas possible, dans les limites de cette étude, d’identifier les composés actifs responsables des effets observés et encore moins de transposer les résultats chez l’humain.
Nutriments les plus importants
Voir la signification des symboles de classification des sources des nutriments
Vitamine K. La sauge est une excellente source de vitamine K. Cette vitamine est nécessaire pour la synthèse de protéines qui participent à la coagulation du sang (autant dans la stimulation que dans l’inhibition de la coagulation sanguine). Elle joue aussi un rôle dans la formation des os. En plus de se trouver dans l’alimentation, la vitamine K est fabriquée par les bactéries présentes dans l’intestin, d’où la rareté de carence en cette vitamine.
Fer. La sauge est une source de fer pour l’homme, mais pas pour la femme. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, hormones et neurotransmetteurs
Choisissez-la bien fraîche d'une jolie couleur.
Conservez-la dans un verre d'eau lorsqu'elle est fraîche.
Consommez-la de préférence séchée, car ce sont des feuilles sèches que se dégagent les arômes les plus marqués.
Un dicton : "qui a de la sauge dans son jardin n'a plus besoin de médecin". C'est un excellent tonique général, recommandé en cas de troubles gastriques nerveux ou circulatoire, la tisane de sauge fait tomber la fièvre, soigne le diabète le rhume et régule la transpiration.
Également : dysménorrhée, frigidité, impuissance, emphysème, bouffés de chaleur, diarrhée.
Et en usage externe : stomatite, aphtes, angine, leucorrhées, ulcères, alopécie, piqure d'insectes, entorse, soins des cheveux
Pour deux tasses de tisane de sauge utilisez :
2 g (cuillères à café) de feuilles de sauge
Environ 400 ml d'eau
On peut trouver les feuilles de sauge en vente au détail en pharmacie (aussi en herboristerie en France) ou en récoltant la sauge directement dans la nature.
Préparation
Chauffez l'eau à ébullition puis ajoutez cette eau bouillante aux feuilles de sauge (de préférence de la sauge séchée)
Laissez infuser une dizaine de minutes
Les Romains cueillaient la sauge à la main, vêtus d’une toge immaculée, sauge.gif les pieds nus. Les Amérindiens faisaient brûler de grandes brassées de feuilles de sauge pour chasser les mauvais esprits et la mélangeaient avec de la graisse d'ours pour guérir les problèmes de peau. Les Chinois n'hésitaient pas à échanger leurs racines de ginseng contre des feuilles de sauge. Les Grecs, les Romains et les Arabes l'employaient comme tonique et en compresses contre les morsures de serpent. Les femmes égyptiennes en buvaient pour accroître leur fertilité. Au XVIIème siècle, les asthmatiques fumaient de la sauge dès l'apparition du premier pollen printanier. Avant le houblon, la sauge parfumait la cervoise romaine, les bières qui lui ont succédé et demeure une composante de certains vins comme le Gewurztraminer et les vermouths italiens.
Effet santé
La sauge contient entre autres du terpène, du camphre et de la salvène. Elle est antiseptique, et bactéricide dans les marinades de gibiers pour combattre les toxines de putréfaction.
Recettes médicinales
Pour purifier l’eau contaminée : faire bouillir l’eau avec une pincée de sauge pour éviter les coliques et la diarrhée.
Cataplasme (piqûres d'insecte) : mâcher quelques feuilles, les déposer imbibées de salive sur la piqûre, laisser agir quelques minutes.
Gargarisme (maux de gorge, infections buccales, laryngites) : laisser infuser 1 c. à soupe de sauge dans 125 ml d'eau bouillante pendant 5 mn, filtrer, ajouter le jus d'une lime et gargariser.